5a- À bout de souffle

J’ai écrit et enregistré cette chanson en 1985 en hommage au film éponyme de Jean-Luc Godard qu’il réalisa 25 ans plus tôt avec Jean-Paul Belmondo dans le rôle de Michel et Jean Seberg dans celui de Patricia. Le souffle d’audace contenu dans ce film en fit le manifeste de la Nouvelle Vague.

Nota : n’oublions pas qu’en 1985 la boîte à rythme fait ses débuts dans les studios amateurs…

 

À bout de souffle
à JLG

À 16 h 56
Patricia lui sourit
et sort téléphoner
aux flics le dénoncer

À 16 h 57
Plan moyen sur sa tête
Il dort sur le bureau
Elle revient au studio

16 h 58
– J’ t’emmène en Italie
Berruti vient d’app’ler
il me prête sa Coupé

– Non, Michel je n’ pars pas
les flics s’ront bientôt là
Je viens d’ leur signaler
où ils peuvent te trouver

– Ça n’ va pas, t’ es cinglée!
– J’ sais pas, c’est compliqué
mais je ne voulais pas
rester avec toi.

Tu dois partir maint’nant,
Michel, qu’est-ce que t’attends ?
– Non, j’ reste, j’en ai marre
j’ai envie d’un plumard

17 heures zéro trois
Berruti en Simca
déboule dans la rue
Michel l’a aperçu

– Fous le camp, Antonio
les flics sont dans not’ dos
– Merde ! Allez, grimpe là-d’dans !
– Non, j’ reste, toi, fous l’ camp !

17 heures zéro quatre
Berruti s’ casse en hâte
lance son automatique
à Michel, mais les flics…

Il est touché il court
il trébuche mais il court
Dans la rue Patricia
le rattrape, mais déjà…

17 heures zéro cinq
Le travelling prend fin
Michel s’est écroulé
C’est dégueulasse… c’est…

L’affichage numérique
du magnétoscope dit que
c’est dimanche aujourd’hui
Paris 17 heures six

Voilà 17 heures sept
J’ rembobine la cassette
il neige doucement
il neige sur l’écran

17 heures zéro huit
Idolâtrie d’un mythe
J’ veux t’ voir encore une fois
vivre ta vie pour moi

17 heures huit neuf dix
Je passe ma vie assis
enfoncé dans un pouf
devant toi « À bout d’ souffle »
À bout d’ souffle !

© Christian Girier 1985

 

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